© photo xavier léoty
La Rochelle participe au test d’une navette intelligente bourrée d’électronique qui se passe de chauffeur pour transporter ses passagers.
Alain Babaud dans Sud Ouest
«Ben, il est où le chauffeur ? » De grands yeux ronds étonnés accompagnent les déplacements de ce qui ressemble aux « minibus du futur », depuis mardi, à La Rochelle. La Communauté d’agglomération rochelaise participe en effet à l’expérimentation, en ville, des navettes bourrées d’électronique (GPS, lasers, systèmes à ultrasons…) du programme européen CityMobil2. Des véhicules électriques tellement intelligents qu’ils peuvent se passer de volant, de chauffeur, voire de présence humaine.[…] À bord des minibus, il y a donc un opérateur. C’est-à-dire quelqu’un formé pour prendre les commandes en cas de besoin, mais surtout pour faire de la pédagogie auprès des voyageurs.
« Les gens veulent savoir comment ça marche, et posent beaucoup de questions », explique ainsi Eugénie, une opératrice qui n’a rien d’un robot. Les minibus, conçus dans le Pays basque sur le modèle de voiturettes de golf, peuvent transporter huit passagers. Gratuitement et sans grand risque. Le moteur est en effet bridé à 8 km/h. Et la section de ligne mise en service, entre l’office de tourisme à l’Aquarium, fait moins de 300 mètres.
À l’heure où tout va toujours plus vite, les « city cars » de CityMobil2 adoptent un rythme pépère, plus proche de celui de la calèche que de celui du TGV. Alors, « j’aurais pu faire le trajet à pied, c’est sûr, indique Sébastien, étudiant à l’université de La Rochelle, mais ça fait deux jours que je vois circuler les navettes, et j’avais envie de tester les sensations qu’on ressent à bord. Ça va, j’ai confiance. Mais faudrait que les minibus aillent jusqu’au campus. » C’est prévu.
La phase de test va durer six mois. Progressivement, le parcours va donc s’allonger pour relier les facs à la gare, en passant par le centre-ville, soit 1,7 km. Si les pigeons le veulent bien.
La Rochelle, cité pionnière
Les systèmes embarqués sont élaborés pour détecter le moindre obstacle et pour ralentir, voire s’arrêter net si nécessaire. Histoire de n’écraser ni bousculer personne. Les navettes sont équipées d’un klaxon. Mais un simple pigeon un brin têtu, voire sourd, peut aujourd’hui les immobiliser sur les pavés en refusant de s’écarter. L’expérimentation vise à régler ce genre de difficultés qui ne s’anticipent pas forcément en laboratoire.
un article publié le 20/12/2014
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